Comme il était à craindre, la dernière semaine de la Conférence d'examen du TNP à New-York s'est ouverte par une offensive concertée de quatre des cinq puissances nucléaires pour essayer de peser sur le contenu du projet de texte global final. La lecture du dernière numéro de NPT News in Review (la lettre du Reaching Critical Will) est édifiante à cet égard.
La réunion plénière de ce lundi 24 mai a vu malheureusement la France jouer un rôle de poisson-pilote pour les États-Unis, la Russie et le Royaume-Uni afin de proposer des amendements visant à vider de leur substance les projets adoptés dans le Comité I et le sous-comité I sur le désarmement nucléaire et le plan d'action.
L'examen des amendements proposés est fastidueux mais révélateur : les quatre délégations ont proposé ainsi que la phrase "la phase finale du processus de désarmement nucléaire (...) devra se poursuivre dans un cadre légal avec des échéances spécifiées" commence par "notent" au lieu de "affirment". Les Britanniques ont même proposé la suppression des références de dates.
La délégation française a souhaité que soit enlevée la référence au plan d'action en cinq points de Ban Ki Moon dans le document final, ou au minimum, qu'il soit enlevé de la partie "actions", ce qu'il est pourtant sensé être... France et USA ont proposé de déplacer la phrase relative à la modernisation des armes nucléaires et au développement de nouvelles armes vers le paragraphe relatif aux essais nucléaires, afin qu'il ne concerne pas les missiles ou les sous-marins (comme le controversé programme français de missile M5).
Russie et USA ont appelé aussi bien sûr à supprimer la phrase relative à la fermeture des sites d'expérimentatios nucléaires. La France a estimé qu'il ne fallait pas que les puissances nucléaires fournissent des informations sur la composition de leur arsenal nucléaire et que donner le nombre global était suffisant.
Mais le plus important, sans doute, est que la délégation française a de nouveau ferraillé pour affaiblir la vision d'un monde sans armes nucléaires tant en proposant de remplacer "construire la paix et la sécurité avec un monde sans armes nucléaires" par "créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires" qu'en relançant le débat sur la responsabilité première des États non-nucléaires pour "créer les conditions d'un monde sans armes nucléaires", ce qui s'appelle en langage commun se "défausser" de ses responsabilités.
Ces quelques exemples montrent que les débats de la Conférence d'examen du TNP sont ainsi placés sous haute pression. Les derniers textes-brouillon, issus des discussions de la semaine dernière, semblaient malgré certaines de leurs faiblesses, des compromis assez équilibrés, pouvant permettre au TNP de reprendre un second souffle et peut-être, de retrouver une partie de la crédibilité perdue progressivement au long de ces quarante dernières années. Les remises en causes de cet équilibre par les "bad guys" nucléaires, France en tête, seraient certainement dommageables pour la paix dans les années à venir.
La réunion plénière de ce lundi 24 mai a vu malheureusement la France jouer un rôle de poisson-pilote pour les États-Unis, la Russie et le Royaume-Uni afin de proposer des amendements visant à vider de leur substance les projets adoptés dans le Comité I et le sous-comité I sur le désarmement nucléaire et le plan d'action.
L'examen des amendements proposés est fastidueux mais révélateur : les quatre délégations ont proposé ainsi que la phrase "la phase finale du processus de désarmement nucléaire (...) devra se poursuivre dans un cadre légal avec des échéances spécifiées" commence par "notent" au lieu de "affirment". Les Britanniques ont même proposé la suppression des références de dates.
La délégation française a souhaité que soit enlevée la référence au plan d'action en cinq points de Ban Ki Moon dans le document final, ou au minimum, qu'il soit enlevé de la partie "actions", ce qu'il est pourtant sensé être... France et USA ont proposé de déplacer la phrase relative à la modernisation des armes nucléaires et au développement de nouvelles armes vers le paragraphe relatif aux essais nucléaires, afin qu'il ne concerne pas les missiles ou les sous-marins (comme le controversé programme français de missile M5).
Russie et USA ont appelé aussi bien sûr à supprimer la phrase relative à la fermeture des sites d'expérimentatios nucléaires. La France a estimé qu'il ne fallait pas que les puissances nucléaires fournissent des informations sur la composition de leur arsenal nucléaire et que donner le nombre global était suffisant.
Mais le plus important, sans doute, est que la délégation française a de nouveau ferraillé pour affaiblir la vision d'un monde sans armes nucléaires tant en proposant de remplacer "construire la paix et la sécurité avec un monde sans armes nucléaires" par "créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires" qu'en relançant le débat sur la responsabilité première des États non-nucléaires pour "créer les conditions d'un monde sans armes nucléaires", ce qui s'appelle en langage commun se "défausser" de ses responsabilités.
Ces quelques exemples montrent que les débats de la Conférence d'examen du TNP sont ainsi placés sous haute pression. Les derniers textes-brouillon, issus des discussions de la semaine dernière, semblaient malgré certaines de leurs faiblesses, des compromis assez équilibrés, pouvant permettre au TNP de reprendre un second souffle et peut-être, de retrouver une partie de la crédibilité perdue progressivement au long de ces quarante dernières années. Les remises en causes de cet équilibre par les "bad guys" nucléaires, France en tête, seraient certainement dommageables pour la paix dans les années à venir.
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