Si, lors de cette Conférence 2010 du TNP, on peut penser que la France ne sera malheureusement pas dans les supporters actifs de la relance du désarmement nucléaire, la situation n'est guère plus claire du côté des autres puissances nucléaires officielles.
Les États-Unis, d'abord, qui jouent un rôle central, accepteront sans doute de soutenir un texte final comportant la réaffirmation d'engagements symboliques. Ils risquent quand même d'être mis en diificulté car Barak Obama a peu de choses nouvelles à "mettre sur la table" en matière de désarmement nucléaire en dehors de l'accord START "nouveau" qui est important symboliquement mais apporte peu d'avancées significatives conrètes. Il lui faudra déjà plusieurs mois pour le faire ratifier par le Sénat, ce qui retarde d'autant la possibilité de refaire discuter le Sénat du traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT ou TICE), déjà rejeté en 1997 par les Sénateurs qui n'y sont guère plus favorables aujourd'hui. De plus, les efforts de la diplomatie US pour obtenir une nouvelle résolution du Conseil de sécurité durcissant les sanctions contre l'Iran risquent de "parasiter" les débats de la Conférence du TNP.
Les USA peuvent-ils et ont-ils la volonté de faire avancer la négociation sur un Traité d'interdiction des matières fissiles ("cut-off") ? L'Inde semble ne plus s'y opposer, reste le Pakistan que les USA ont les moyens de faire fléchir... Autre concession américaine possible : l'acceptation de la création d'un organisme permanent de suivi du TNP demandé par certains peys nordiques européens. C'est contraire à la méfiance traditionnelle américaine envers les "machins" onusiens, mais ça "ne mange pas de pain" et Obama peut vouloir faire un acte de communication...
Les Russes seront sans doute discrets et ne soutiendront les USA que s'ils ont de nouvelles assurances sur l'abandon définitif du bouclier anti-missile. Les Chinois seront encore plus discrets : ils restent très attentifs aux progrmmes de modernisation d'armes tant qu'américaines, russes et mêmes français (voir article précédent sur le M51).
Quels sont les rapports de force dans les pays non-nucléaires ? Plusieurs groupes de pays (qui se recoupent parfois) se sont constitutés au fil des Conférences et essaient de faire avancer des objectifs plus ou moins généraux. Le bloc des pays non-alignés, issu des coalitioins du temps de la Guerre froide, reprend un peu d'activité, demande un engagement plus grand des puissances nucléaires pour le désarmement, et, comme le groupe des pays arabes, soutient la création d'une zone dénucléairisée au Moyen-Orient.
Deux groupes de pays, aux objectifs très proches, et comprenant des puissances moyennes du Sud et du Nord (Afrique du Sud, Suède, Canada, Slovénie, etc..) se regroupent au sein, soit du groupe du Nouvel Agenda, soit en collaboration avec The Middle Power Initiative qui a le soutien de neuf ONG internationales. Ces groupes essaient de promouvoir des calendriers de mesures de confiance et de désarmement progressives pavant le chemin vers un monde sans armes nucléaires.
J'ai mis à part un groupe de pays qui joue de plus en plus un certain rôle autonome dans les réunions internationales, c'est l'Union européeene. Depuis plusieurs années, déjà, la tradition a été établie que ce soit l'abassadeur du pays qui préside l'Union européenne qui fasse la première intervention de portée générale lors de la séance plénière du TNP. Cette année, cette intervention, s'appuiera sur une "position commune" qui est un acte juridique qui lie les pays de l'Union sur un certain nombre d'axes politiques. L'enjeu est évidemment de déterminer le degré de précision des termes de ce texte et la marge de manoeuvre et d'interprétation qu'il laissee à chaque État notamme à la France et au Royaume-Uni.
La "position commune" adoptée par les pays de l'UE a le mérite d'appeler au maintien et au renforcement du TNP, de l'importance de l'articile VI et de la réduction des armements nucléaires, à commencer par les deux plus importants. Il ne devrait pas gêner la France qui prétend qu'elle applique de manière exemplaire le TNP. Un des seuls mérites de cette réaffirmation de l'Union européenne de la validité du TNP et de son article VI, visant l'élimination des armes nucléaires, est sans doute de créer plus de difficultés politiques pour ceux qui, en Europe, rêvent de Manière plus ou moins ouverte, de coopération nucléaire renforcée entre les deux forces britanniques et françaises et dans un avenir plus lointain d'une sorte de "nucléarisation" de la défense européenne.
Il est clair que les pays non-nucléaires ne sont pas à euxseuls suffisamment puissants et unis pour imposer des progrès substantiels aux pays nucléaires sans une conjonction avec la société civile. Cela se produit déjà avec The Middle Power Initiative, c'est aussi un but du projet global Zéro.
Nous reviendrons sur la place des ONG et des citoyens dans un prochain article.
29/04/2010
Les États-Unis, d'abord, qui jouent un rôle central, accepteront sans doute de soutenir un texte final comportant la réaffirmation d'engagements symboliques. Ils risquent quand même d'être mis en diificulté car Barak Obama a peu de choses nouvelles à "mettre sur la table" en matière de désarmement nucléaire en dehors de l'accord START "nouveau" qui est important symboliquement mais apporte peu d'avancées significatives conrètes. Il lui faudra déjà plusieurs mois pour le faire ratifier par le Sénat, ce qui retarde d'autant la possibilité de refaire discuter le Sénat du traité d'interdiction des essais nucléaires (CTBT ou TICE), déjà rejeté en 1997 par les Sénateurs qui n'y sont guère plus favorables aujourd'hui. De plus, les efforts de la diplomatie US pour obtenir une nouvelle résolution du Conseil de sécurité durcissant les sanctions contre l'Iran risquent de "parasiter" les débats de la Conférence du TNP.
Les USA peuvent-ils et ont-ils la volonté de faire avancer la négociation sur un Traité d'interdiction des matières fissiles ("cut-off") ? L'Inde semble ne plus s'y opposer, reste le Pakistan que les USA ont les moyens de faire fléchir... Autre concession américaine possible : l'acceptation de la création d'un organisme permanent de suivi du TNP demandé par certains peys nordiques européens. C'est contraire à la méfiance traditionnelle américaine envers les "machins" onusiens, mais ça "ne mange pas de pain" et Obama peut vouloir faire un acte de communication...
Les Russes seront sans doute discrets et ne soutiendront les USA que s'ils ont de nouvelles assurances sur l'abandon définitif du bouclier anti-missile. Les Chinois seront encore plus discrets : ils restent très attentifs aux progrmmes de modernisation d'armes tant qu'américaines, russes et mêmes français (voir article précédent sur le M51).
Quels sont les rapports de force dans les pays non-nucléaires ? Plusieurs groupes de pays (qui se recoupent parfois) se sont constitutés au fil des Conférences et essaient de faire avancer des objectifs plus ou moins généraux. Le bloc des pays non-alignés, issu des coalitioins du temps de la Guerre froide, reprend un peu d'activité, demande un engagement plus grand des puissances nucléaires pour le désarmement, et, comme le groupe des pays arabes, soutient la création d'une zone dénucléairisée au Moyen-Orient.
Deux groupes de pays, aux objectifs très proches, et comprenant des puissances moyennes du Sud et du Nord (Afrique du Sud, Suède, Canada, Slovénie, etc..) se regroupent au sein, soit du groupe du Nouvel Agenda, soit en collaboration avec The Middle Power Initiative qui a le soutien de neuf ONG internationales. Ces groupes essaient de promouvoir des calendriers de mesures de confiance et de désarmement progressives pavant le chemin vers un monde sans armes nucléaires.
J'ai mis à part un groupe de pays qui joue de plus en plus un certain rôle autonome dans les réunions internationales, c'est l'Union européeene. Depuis plusieurs années, déjà, la tradition a été établie que ce soit l'abassadeur du pays qui préside l'Union européenne qui fasse la première intervention de portée générale lors de la séance plénière du TNP. Cette année, cette intervention, s'appuiera sur une "position commune" qui est un acte juridique qui lie les pays de l'Union sur un certain nombre d'axes politiques. L'enjeu est évidemment de déterminer le degré de précision des termes de ce texte et la marge de manoeuvre et d'interprétation qu'il laissee à chaque État notamme à la France et au Royaume-Uni.
La "position commune" adoptée par les pays de l'UE a le mérite d'appeler au maintien et au renforcement du TNP, de l'importance de l'articile VI et de la réduction des armements nucléaires, à commencer par les deux plus importants. Il ne devrait pas gêner la France qui prétend qu'elle applique de manière exemplaire le TNP. Un des seuls mérites de cette réaffirmation de l'Union européenne de la validité du TNP et de son article VI, visant l'élimination des armes nucléaires, est sans doute de créer plus de difficultés politiques pour ceux qui, en Europe, rêvent de Manière plus ou moins ouverte, de coopération nucléaire renforcée entre les deux forces britanniques et françaises et dans un avenir plus lointain d'une sorte de "nucléarisation" de la défense européenne.
Il est clair que les pays non-nucléaires ne sont pas à euxseuls suffisamment puissants et unis pour imposer des progrès substantiels aux pays nucléaires sans une conjonction avec la société civile. Cela se produit déjà avec The Middle Power Initiative, c'est aussi un but du projet global Zéro.
Nous reviendrons sur la place des ONG et des citoyens dans un prochain article.
29/04/2010
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