Le président de la République Emmanuel Macron a présenté le 9 novembre à
Toulon les grands objectifs stratégiques de la France en matière de
défense (1). Ceux-ci sont contenus dans un document appelé "Revue nationale stratégique 2022" qui va servir à éclairer les orientations prises dans la future Loi de programmation militaire 2024-2030 examinée en mars prochain.
Peu d'annonces concrètes dans ce discours, mais beaucoup de considérations générales agrémentées de formules de "comm" qui deviennent habituelles dans les discours du Président.
Dans son discours, Emmanuel Macron a évoqué la doctrine nucléaire française. Selon lui, la dissuasion nucléaire protège « les intérêts vitaux » de la France, mais "aujourd'hui, plus encore qu'hier, les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne. Nos forces nucléaires contribuent à la sécurité de la France et de l'Europe". « Cela nous préserve de toute agression », a ajouté le chef de l’État bien qu'il ait parlé par ailleurs du "risque de guerre de haute intensité entre États". Comment s'articulent ces deux affirmations ? N'y-a-t-il pas une réelle contradiction entre affirmer d'une part que la dissuasion protège de toute agression et d'autre part que nous sommes exposés à un conflit majeur ? Il y a là un débat à avoir..
Le président Macron a également insisté sur la coopération avec l'OTAN, rappelant que la France a "un fort ancrage atlantique" et que "l'Europe de la défense renforce l'Otan". Il a rappelé d'ailleurs que la "Revue nationale stratégique française" avait été élaborée à la suite de "la Boussole stratégique de l'Union européenne" et après "le concept stratégique nouveau de l'OTAN" au début de 2022.
Dans ce cadre, l'affirmation selon laquelle "La France réaffirme son ambition d'être en 2030 une puissance d'équilibres sur la scène internationale" soulève quelques interrogations : comment être à la fois une "puissance d'équilibre" et une puissance clairement engagée dans l'OTAN ? Là encore, un débat de clarification semble s'imposer.
Une des rares annonces concrètes faites par le Président Macron a été l'annonce de la fin officielle de l’opération Barkhane au Sahel (2). La mission, lancée en 2014, était mobilisée face aux djihadistes liés à Al-Qaida et au groupe État islamique. Ce retrait intervient un peu moins de trois mois après celui des forces françaises au Mali, sur demande du nouveau gouvernement malien et sur un fond d'hostilité grandissante des populations. Emmanuel Macron s'efforce d'atténuer cet échec diplomatique en en rejetant la responsabilité sur des puissances malveillantes (suivez mon regard vers la Chine et la Russie) qui auraient monté la population contre la France. Il reconnaît malgré tout qu'il faut tirer les leçons "des présences de nos forces à l'étranger, parfois vécues comme des contestations de souveraineté par certains ou utilisées par des puissances ennemies dans le champ de la lutte informationnelle". La France, qui entend continuer d'être un "pourvoyeur de sécurité", notion, qui a quand même toujours un certain relent de paternalisme, annonce que "notre engagement aux côtés de nos partenaires en Afrique doit désormais être centré sur une logique de coopération et d'appui à leurs armées", ce qui induit la reconnaissance que cela n'était pas vraiment le cas jusqu'à présent.
Tirant la leçon de ces "guerres hybrides", le Président Macron annonce le renforcement des techniques de communication (ou de propagande ?) : "L'influence sera désormais une fonction stratégique" dans la défense française, et précise également que "nous devrons posséder, d'ici à cinq ans, d'une force de cyberdéfense".
Le Président de la République s'est étendu sur les forces militaires françaises tant classiques que nucléaires, mais sa description du contexte international et de l'environnement de sécurité mondial laisse sur sa faim. Il est très disert sur les "défis du futur" qu'il présente implicitement comme autant de nouvelles menaces. Il a évoqué pêle-mêle le "risque de guerre de haute intensité entre États", les "tensions croissantes en Asie", "l'usage généralisé des drones", "la banalisation des missiles", le développement du "cyber", les "technologies de rupture", le "quantique", "l'intelligence artificielle", "l'hypervélocité" ainsi que "les risques sanitaires comme les risques climatiques".
De mauvaises langues parleraient "d'inventaire à la Prévert" où sont mélangés menaces, potentialités ou défis. Cette énumération se termine par cette phrase sibylline " C'est désormais un monde où, contrairement à hier quand on cherchait la paix par l’interdépendance, on cherche désormais l’indépendance en prévision des guerres". Cela signifie-t-il que le but de l'action publique aujourd'hui n'est pas ou plus de préparer la paix mais clairement de préparer la guerre ?
Si "l'actualisation des menaces" est largement développée, la réflexion sur cet autre volet indispensable de notre sécurité qu'est le renforcement du multilatéralisme, des institutions internationales (le mot Nations unies est même absent du texte !), des accords de désarmement ou de contrôle des armements est complètement court-circuitée. La seule allusion faite est cette réflexion : "Quand la paix reviendra en Ukraine, il nous faudra bâtir une architecture de sécurité nouvelle et un cadre rénové de stabilité et de contrôle des armements, où l'Europe sera autour de la table".
Quelle illusion alors que l'orientation actuelle du conflit vise clairement selon Jo Biden à "punir", c'est-à-dire anéantir l'une des parties, aujourd'hui la Russie ! Si des efforts diplomatiques conséquents ne sont pas déployés aujourd'hui pour enclencher un processus de résolution politique du conflit aboutissant vite à la paix, on ne peut qu'être sceptique sur les possibilités de reconstruire une nouvelle sécurité collective sur ces bases. Rappelons-nous l'échec après 1918 du Traité de Versailles et de la Société des nations (3).
Dans ces conditions, le discours sur les nouvelles menaces et les changements du monde n'aboutirait qu'à justifier le renforcement de la militarisation des relations internationales et à préparer progressivement, dans un premier temps, un affrontement mondial "par procuration" entre les États-Unis et un bloc occidental en voie de reformation (4), d'une part, contre un nouveau "camp du mal" au centre duquel seraient la Russie et surtout la Chine, d'autre part.
Est-ce bien le monde de demain que nous voulons préparer pour nos enfants ?
Daniel Durand - 13 novembre 2022
Président de l'IDRP (Institut de Documentation et de Recherches sur la Paix)
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1 - voir sur https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/11/09/a-toulon-le-president-de-la-republique-presente-la-revue-nationale-strategique
2 - pour une première approche, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Barkhane
3 - voir mon article précédent sur mon blog : https://culturedepaix.blogspot.com/2022/11/11-novembre-se-souvenir-et-reflechir.html
4 - "Kherson reprise, Kiev entrevoit "une victoire commune" de l'Occident", lire sur Le Dauphiné libéré : https://www.ledauphine.com/defense-guerre-conflit/2022/11/12/kherson-reprise-kiev-entrevoit-une-victoire-commune-de-l-occident
Ce blog est dédié aux problématiques de la paix et du désarmement, des institutions internationales (ONU, OTAN), à la promotion d'une culture de la paix. Textes sous license Creative Commons by-nc-sa
lundi 14 novembre 2022
Emmanuel Macron : des objectifs stratégiques discutables
vendredi 11 novembre 2022
11 novembre : se souvenir et réfléchir
Nous connaissons aujourd'hui son effroyable bilan réel : près de 20 millions de morts, par moitié civils et militaires.
Le Traité de Versailles (1) signé huit mois plus tard, le 28 juin 1919, marqua la consolidation de la paix. Il fut inspiré par un fort esprit de revanche chez les vainqueurs, explicable pour une part par les dommages terribles subis pendant quatre ans, explicable aussi par un déferlement médiatique chauvin de la presse de l'époque. "l'Allemagne paiera" ! C'est au nom de ce slogan simpliste que de lourds dommages de guerre furent infligés au peuple allemand, que la Ruhr fut occupée, etc... La crise économique avec une inflation inimaginable aujourd'hui, l'humiliation ressentie par les vaincus, préparèrent les ferments de la haine et favorisèrent l'arrivée au pouvoir du sinistre Adolf Hitler. Une architecture de sécurité mondiale, comme nous disons aujourd'hui, la Société des nations (SDN) (2)fut mise en place, dans le cadre du Traité de Versailles, sous la pression des États-Unis du Président Woodrow Wilson, dont l'engagement massif à partir de 1917, la fourniture d'armes et de matériel militaire fut décisif pour la coalition franco-britannique. Cette SDN ne put jouer pleinement son rôle, puisque ses instigateurs, les États-Unis de Wilson, n'y adhérèrent pas et que les vaincus, Allemagne et Japon, la quittèrent en 1933. In fine, la SDN fut incapable d'empêcher le déclenchement de la 2e Guerre mondiale en 1939.
Pourquoi rappeler l'histoire ? Parce qu'il ne faut pas oublier que, dans la dernière décennie de notre 21e siècle, la guerre a tué près d’un million de personnes, en a blessé plusieurs millions et provoqué des exodes de plusieurs dizaines de millions de personnes.
Depuis six mois, la guerre enclenchée par la Russie contre l'Ukraine sème la mort et la désolation dans ce pays, provoque morts, ruines, déplacements de population, conditions de vie très dures. Cette guerre est menée sans raisons valables, contre les règles du droit international, de la Charte des Nations unies, comme je l'ai déjà écrit.
Cette situation, lourde de menaces pour la paix du monde, pèse sur les consciences : un peu partout, le "ci vis pacem, parabellum" ("Si tu veux la paix, prépare la guerre") semble gagner du terrain.
Une information schématique, digne des propagandes de guerre de 1914-18 ou 1939-45 est majoritaire dans nos médias. La seule issue présentée est de "punir le méchant" sans expliquer que toute guerre est complexe, dévastatrice pour les peuples, qu'elle doit avoir forcément une fin politique et que celle-ci est toujours une solution politique négociée.
Les efforts des gouvernements, des opinions publiques doivent donc se concentrer sur les moyens d'exercer une pression politique maximum sur les deux acteurs du conflit pour qu'ils s'assoient à la table des négociations. On a su le faire pour les livraisons de blé, pour l’inspection de la centrale de Zaporojie. On peut le faire pour la paix.
Des voix de plus en nombreuses commencent à s'élever en ce sens : celle du pape François, du Secrétaire général des Nations unies Antonio Gutteres, de l'opinion publique (ainsi 100 000 personnes se sont réunies à Rome ce samedi 5 novembre pour demander un cessez-le-feu, l'arrêt des combats et l'ouverture de négociations).
Pour trouver ce chemin du dialogue, il faut 0arrêter de proclamer que la solution viendra de la défaite ou de l'écrasement d'un des deux acteurs. Refusons de nous laisser entraîner dans ce qui semble devenir de plus en plus un processus de 3e Guerre mondiale "par procuration" entre les États-Unis et la Chine (3). La voie des négociations sera longue et difficile : elle passera nécessairement par des compromis.
Aux négociateurs de faire que ces compromis ne figent pas la situation et n’entérinent pas les solutions de force, contraires au droit international. Mais souvenons-nous des leçons de l’après 1918, du facile « l’Allemagne paiera ! », du calamiteux Traité de Versailles qui a conduit l’Allemagne dans les bras de Hitler, du suivisme aveugle vis a vis de nos puissants alliés des États-Unis. Ne prenons pas le risque de se voir imposer une solution pour l’après-guerre de leur choix, sans qu’ils en assument toujours toutes les responsabilités.
Renouvelons d’efforts pour expliquer et mobiliser l’opinion publique pour lui démontrer que le seul slogan valable est « Si tu veux la paix, prépare la paix » ! C’est cela, me semble-t-il, ce que nous devons à la mémoire des hommes dont les noms figurent par centaines de milliers sur les monuments aux morts de nos villages !
Daniel Durand - Président de l'IDRP ((Institut de Documentation et de Recherches sur la Paix - https://idrp-institut.org)
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1 - Pour une première approche, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Versailles
2 - Idem, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_Nations
3 - Lire cette déclaration d’un amiral US Charles Richards dans « La guerre en Ukraine n'est qu'un échauffement avant un grand conflit », avertit un amiral américain - Les Échos 8/11 Pierre Demoux - https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/la-guerre-en-ukraine-nest-quun-echauffement-avant-un-grand-conflit-avertit-un-amiral-americain-1876883
mercredi 2 novembre 2022
Non, la dissuasion nucléaire et la militarisation, « ça ne marche pas en Ukraine », commentaires sur de fausses évidences.
Depuis six mois, la guerre enclenchée par la Russie contre l'Ukraine sème la mort et la désolation dans ce pays, provoque morts, ruines, déplacements de population, conditions de vie très dures. Cette guerre menée sans raisons valables, contre les règles du droit international, de la Charte des Nations unies a des conséquences qui dépassent le cadre géographique. Elle renforce le régime d'oppression policière sur une large partie du peuple russe, accentue la répression du gouvernement poutinien contre tous les opposants à la guerre, pacifistes, objecteurs de conscience (c’est d’ailleurs en partie la même chose en Ukraine). Les conséquences directes et indirectes de cette guerre aggravent la crise économique provoquée par les spéculations du capitalisme financier et pèsent sur les populations des pays européens, des pays en voie de développement par le biais du renchérissement brutal des prix de l'énergie, des denrées de consommation courante. Enfin, cette guerre accentue le mouvement de militarisation observé dans les pays de l'Union européenne ainsi qu’aux États-Unis depuis 2019. Des ressources précieuses pour la vie quotidienne et les services aux populations se trouvent détournées et gaspillées dans des hausses de dépenses militaires insensées, 2300 Mds de $ à l'échelle mondiale aujourd'hui, 2,5 fois plus qu'au plus fort de la Guerre froide !
Cette situation inquiétante n'est pas sans conséquence sur les consciences : l’Otan a bénéficié du soutien des opinions de pays de l'est de l'Europe pour se renforcer, un peu partout, le "ci vis pace, parabellum" ("si tu veux la paix, prépare la guerre") semble gagner du terrain.
Ces réflexes souvent irrationnels sont amplifiés par une information schématique, digne des propagandes de guerre de 1914-18 ou 1939-45, dans laquelle est diabolisé sans nuances un des côtés, où la seule issue présentée est de "punir le méchant" sans expliquer que toute guerre doit avoir une fin politique et que celle-ci est toujours une solution politique négociée.
Des remarques de bon sens sur le « parabellum » méritent pourtant d'être faites...
Les militarisations des États, leur surarmement ont-ils empêché le déclenchement de la guerre en Ukraine, ou celle beaucoup plus meurtrière au Yémen, en Somalie ? Le maintien et la modernisation des armes nucléaires ont-ils aussi empêché un conflit quelque part ? Non, bien sûr, de même que l'extension de l’Otan, y compris lors de son occupation calamiteuse de l’Afghanistan, n’a pas renforcé la paix !
Oui, bien sûr, me direz-vous, mais c'est à cause de la présence d'un fou comme Poutine et en tout cas, il existe une garantie ultime qui empêche la guerre suprême, la déflagration nucléaire, c’est la dissuasion ! "La dissuasion nucléaire fonctionne !", s'écrie Bruno Tertrais, le directeur de la FRS dans le journal Le Progrès du 1er novembre. Et d'ajouter, "Entre deux acteurs disposant de cette arme, des règles de prudence s’imposent, comme une ombre portée du nucléaire sur la zone de crise : la Russie s’abstient d’attaquer militairement des pays de l’Otan, qui ne s’engagent pas directement en Ukraine contre l’armée russe, ni a fortiori ne portent le feu sur le territoire russe".
La démonstration apparaît sensée et convaincante, sauf qu'elle cache un élément de fragilité extraordinaire qu'oublient presque tous les spécialistes.
Pour fonctionner, la dissuasion nucléaire fonctionne en permanence sur le "fil du rasoir". Elle suppose l’opposition de deux acteurs « raisonnables », mais qui peut garantir la sagesse d'un chef d'État de manière indéfinie ? Quid des réactions des dirigeants nord-coréens, des dirigeants pakistanais infiltrés par Al Quaida, même dans un grand pays comme les États-Unis, quid des réactions "raisonnables" d'un Donald Trump (si proche du sinistre docteur Folamour du film de Stanley Kubrick). La notion de puissance nucléaire « raisonnable » était liée aussi en partie à la notion de "petit nombre", notion qui s'était traduite dans le Traité de non-prolifération nucléaire par le club des cinq États "dotés". Mais aujourd'hui, les cinq sont neuf avec l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Le débat sur la possession de l’arme nucléaire est récurrent en Iran, et même dans des pays développés comme l'Allemagne et le Japon, des voix, certes encore très isolées, tentent d'amener la question dans le débat public.
Autre aspect, les arsenaux nucléaires sont tenus en état d'alerte et de réponse automatique, il n'y a qu'une vingtaine de minutes entre l'annonce d'une éventuelle attaque et la riposte nucléaire mortelle automatisée. En permanence depuis la création des armes nucléaires, nous avons été à la merci des fausses alertes, des faux signaux radars. Or la modernisation des armes nucléaires rend leur réaction plus rapide, leur trajet plus court pour atteindre la cible, leur profils plus indétectables, donc les erreurs éventuelles, qu'elles soient informatiques ou humaines sont de plus en plus difficiles à prévenir et corriger. La dissuasion qui "marche si bien" a une marge d'erreur de plus en plus étroite, et le fil du rasoir sur lequel nous essayons de marcher est de plus en plus étroit et effilé. Dire que la "dissuasion fonctionne" doit être suivi des mots "pour le moment" et "pourvu que ça dure" !
L'existence des armes nucléaires provoque donc une instabilité fondamentale et on comprend pourquoi l'idée d'abolir les armes nucléaires en créant un vrai Traité d'interdiction a recueilli un enthousiasme certain parmi les pays non-nucléaires puisque en moins de deux ans de lobbying, 127 pays se sont rangés à cette idée à l’Assemblée générale de l’ONU en juillet 2017, et que, après la signature officielle du Traité, ce sont maintenant 68 pays qui l'ont ratifié complètement, donc inscrit dans leur constitution. Résultat remarquable par sa rapidité quand on imagine les pressions extraordinaires exercées par les pays dotés.
Un processus international d'interdiction totale des armes nucléaires qui prendrait forcément du temps, provoquerait des discussions, des compromis mais aussi des mobilisations, créerait un climat fondamentalement différent à l'échelle mondiale. Il ferait ressortir encore plus fort la nécessité de la démilitarisation des relations internationales, c'est à dire la baisse des dépenses militaires, la réduction drastique des ventes d'armes, le renforcement des processus de contrôle des traités de désarmement, la nécessité de s'attacher le soutien élargi des opinions publiques, donc le besoin de développement de l'éducation à la paix et de la promotion d'une culture de paix. C'est ce processus à l'échelle mondiale, joint aux techniques de contrôles et d'alerte très efficaces aujourd'hui dans les traités qui empêcherait la mauvaise surprise, objectée par certains, du « méchant » qui développerait dans son coins une arme de destruction massive pour s'assurer une impunité d'action.
La seule dissuasion qui peut marcher en fait, c'est celle qui s'appuierait ainsi sur un développement d'une volonté populaire de paix et de justice, qui, même si elle semble parfois avoir du mal à s'exprimer est majoritaire au fond de la consciences des opinions publiques, comme l'expriment tous les sondages, trop rares malheureusement, effectués sur ces thèmes.
2 novembre 2022