samedi 7 août 2010

Après Hiroshima, le débat sur une Convention d'abolition sur la place publique...

 55.000 personnes ont assisté, ce 6 août 2010, à la cérémonie de commémoration des bombardements d'Hiroshima en 1945 par l'aviation US. "Nous devons transmettre partout sur la planète le désir ardent dessurvivants pour l'abolition des armes nucléaires", leur a déclaré Tadatoshi Akiba, le maire d'Hiroshima, créateur du réseau international "Mayors for Peace" qui compte plus de 4 000 collectivités locales associées dans le monde.
Les représentants officiels de 74 pays étaient présents ainsi que de nombreuses ONGs, comme pour la France, le Mouvement de la paix.
Deux événements feront sans doute date. Pour la première fois de l'histoire, les États-Unis étaient représentés  officiellement. L’ambassadeur John Roos a déclaré dans la lignée des discours de Barack Obama : "Dans l'intérêt des générations futures, nous devons continuer à travailler ensemble pour parvenir à un monde sans armes nucléaires". Du fait de cette présence US, la France et le Royaume-Uni avaient également envoyé un représentant, mais de rang modeste (un chargé d'affaires). La Chine, qui avait envoyé un dignitaire en 2008, n'était pas représentée cette année. Pékin n'a pas donné de raison officielle à cette absence.
Le deuxième événement est constitué par la présence également pour la première fois de l'histoire d'un Secrétaire général des Nations unies. Celui-ci a accompli un geste symbolique, mais a, surtout, tenu des propos très volontaristes et engagés en faveur du désarmement nucléaire.  « Ma visite ici renforce ma conviction que ces armes doivent être déclarées illégales, soit par une convention sur les armes nucléaires, soit par la mis en place d'un cadre de travail de différents instruments séparés qui se renforceraient mutuellement », a-t-il précisé.
« J'exhorte tous les pays à soutenir mon plan d'action pour le désarmement nucléaire et à se mettre d'accord pour négocier une convention sur les armes nucléaire le plus tôt possible », a-t-il insisté.
La notion de Convention d'abolition des armes nucléaires figurait déjà comme constatation dans le document final de la Conférence d'examen du TNP le 28 mai dernier. Aujourd'hui, elle est clairement lancée dans le débat public, par le Secrétaire général des Nations unies. Ce 6 août 2010 marque clairement l'entrée dans une nouvelle étape du débat sur l'élimination des armes nucléaires.
Peut-être allons-nous pouvoir revenir de nouveau à ce choix de société simple et fondamental, auquel nous invitait Albert Camus, dans son éditorial du journal "Combat" le 8 mai 1945 : "la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l'utilisation intelligente des conquêtes scientifiques".

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