mardi 30 septembre 2025

Plan de paix à Gaza ? Oui, avec l’ONU !

Plan de paix à Gaza ? Oui, avec l’ONU !

Si le plan de paix à Gaza en 20 points, annoncé par Donald Trump à condition qu’il soit accepté par les deux parties, permet un cessez-le-feu, la libération rapide des otages israéliens et des prisonniers politiques palestiniens, le retrait progressif des troupes israéliennes et l’arrivée massive de vivres à Gaza, on ne peut qu’approuver cet accord.
Les Gazaouis subissent trop d’insupportables souffrances, pour oser faire la fine bouche, devant toute chance d’alléger leur vie quotidienne. Donc, oui, cent fois oui, au démarrage de la première partie du plan, de l’arrêt des combats et du retour à la priorité au sort des civils.
Il est évident que la suite de la mise en application de ce plan doit être accompagnée de nombreux échanges diplomatiques. Les 20 points comportent de nombreux aspects intéressants, avec des ouvertures politiques et diplomatiques sur la présence des agences de l’ONU pour la distribution de l’aide alimentaire, sur le non-refus a-priori d’un État palestinien, contrairement aux éructions de Netanyahou.
La meilleure façon de donner une légitimité internationale au déroulement de ce plan est qu’il soit suivi et soutenu par le Conseil de sécurité des Nations unies. Pour garantir la protection de la population pendant la mise en place d’une administration provisoire, il serait bénéfique que le Conseil de sécurité soit pleinement associé à la création et la mise en place de la force de sécurité internationale prévue (ISF). Seule une force internationale avec un mandat précis du Conseil de sécurité, dans le cadre du chapitre VII de la Charte de l’ONU sera à même de lui donner la légitimité nécessaire. La France devrait s’engager et jouer un rôle actif dans ce processus, elle qui a plaidé pour une force de stabilisation militaire en Ukraine.
L’Union européenne devrait jouer un rôle important avec les pays arabes dans l’aide à la reconstruction des structures civiles à Gaza. Elle devrait aussi aider avec la France à donner les moyens nécessaires financiers et politiques à la reconstruction des structures administratives de gestion de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie et à Gaza.
Un des enjeux principaux du processus de reconstruction de Gaza et de reconstitution d’une Autorité palestinienne solide, permettant la reconnaissance de l’État, sera de créer un lien permettant de construire avec le droit international, les divers avis et résolutions émanant des instances compétentes.
Dans le processus de construction de l’État palestinien, la France devrait jouer un rôle dynamique dans la mise en œuvre de l’avis consultatif historique que La Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu en juillet 2024 et  concluant que l'occupation et l'annexion de longue date par Israël du territoire palestinien était illégale. Tenir compte de cet avis sera essentiel pour une bonne mise en place de la reconnaissance totale de l’État palestinien et de la solution à deux États.
Permettre que ces peuples, israélien et palestinien, puissent un jour vivre côte à côte, en bonne intelligence, passera par un travail sur la vérité, la mémoire et la justice. Cela suppose d’enquêter de manière rigoureuse et impartiale sur les pratiques génocidaires du gouvernement israélien, sur les crimes de guerre commis par Tsahal et le Hamas,  en s’inspirant des mandats d’arrêt internationaux de la CPI envers les dirigeants israéliens et ceux du Hamas.
N’oublions pas que c’est par la prise en compte courageuse du passé, par ses commissions « vérité et justice » que les Sud-africains ont réussi à surmonté l’héritage de haine laissé par l’apartheid.
Ancrer le processus lancé par Donald Trump dans le cadre du droit international et donc des Nations unies est une responsabilité qui échoit à un dirigeant comme celui de la France, membre permanent du Conseil de sécurité. C’est aussi un cadre de réflexion auquel ne peuvent échapper toutes les forces pacifistes, progressistes, démocratiques qui veulent travailler à aider à « une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens ».
Daniel Durand – 30 septembre 2025

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