mardi 5 janvier 2021

"2021 - Année internationale de la paix et de la confiance ? - CHICHE !

En ce début d'année 2021, il est difficile de s'abstraire du contexte sanitaire pesant, de ses contraintes et de ses incertitudes. Mais il faut être conscient que cette crise pandémique fait maintenant partie de notre quotidien et même après la victoire sur ce méchant virus grâce aux vaccins qui se répandront inexorablement, nous aurons à faire face demain à d'autres crises inédites qu'elles soient sanitaires ou climatiques, par exemple.
En consultant mes notes pour préparer cet article, j'ai retrouvé une information que l'année 2020 et la pandémie nous avaient fait passer sous la table. Quelle est-elle ? C'est la résolution extraordinairement porteuse de sens de l'Assemblée générale des Nations unies qui a décidé le 12 septembre 2019 que 2021 serait "Année internationale de la paix et de la confiance" afin de mobiliser les efforts de la communauté internationale pour faire régner durablement la paix, la solidarité et l’harmonie comme elle dit dans la résolution.
Cette décision a été prise plusieurs mois avant que ne démarre le chaos créé par l'épidémie de la COVID-19. Avec le recul, en ce début 2021, quelle est sa validité ? Certains crieront, n'en doutez-pas, au "hors-sujet" ? Mais en considérant tous les enseignements que nous pouvons commencer à tirer de l'année 2020, on peut estimer que l'idée de faire de "2021, l'année de la paix" représente une formidable opportunité pour les peuples de la planète.
2020 nous a montré que le monde avait besoin de beaucoup de solidarité pour faire face aux grands problèmes de notre humanité. Hier et aujourd'hui, une pandémie mondialisée ; aujourd'hui et demain, un réchauffement climatique qui serait catastrophique ; hier, aujourd'hui, demain, un risque d'embrasement guerrier soudain avec les dizaines de milliers de têtes nucléaires toujours en état d'alerte et de moins en moins contrôlées par certains pays.
Solidarité mondiale, cela signifie développement des coopérations : coopération pour mettre partout à disposition des populations un vaccin bon marché et efficace, coopération pour relancer le développement, bloqué dans de très nombreux pays à cause de la pandémie, solidarité pour réactiver partout les programmes d'aide à la scolarisation, à l'accueil des réfugiés ou migrants. Ces solidarités, ces coopérations ont besoin d'institutions internationales fortes, donc d'une ONU revigorée, d'un multilatéralisme renforcé.
Comment le faire sans la paix et la confiance ?
Une autre conséquence de la crise relancée en 2020 est l'énorme besoin de ressources financières pour financer tous ces programmes, dans les pays en voie de développement mais aussi dans les pays industrialisées. Des milliards de dollars de dépenses ont été engagés, il faudra trouver de quoi les rembourser sans que cela ne retombe sur les salariés et les simples gens. Face à cette exigence, les 1 800 milliards de dollars engagés dans des dépenses militaires chaque année apparaissent encore plus incongrus et scandaleusement déplacés.
Il faut réduire drastiquement les budgets militaires mais pour cela cela, il faut renforcer la sécurité internationale.
Comment le faire sans la paix et la confiance ?
Relancer, dynamiser les grands accords et les grandes négociations internationales, sur le climat et l'accord de Paris, sur la paix au Moyen-Orient avec un État pour le peuple palestinien, avec la consolidation de l'accord sur le nucléaire iranien sont des grandes nécessités. Sans croire au miracle, le changement de président aux États-Unis le 21 janvier va représenter une opportunité politique pour remettre des processus diplomatiques sur des rails plus classiques.
Une autre grande "fenêtre d'action" se présentera le lendemain 22 janvier avec l'entrée en vigueur du traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN).
L'illégalité des armes nucléaires, de leur emploi, de leur possession, de leur construction, de leur stationnement va entrer dans le droit international. Bien sûr, au départ, cela ne concernera que les signataires, les États-parties, et les États nucléaires, qui n'ont pas signé ce Traité, n'y seront pas au début théoriquement soumis. Mais qui peut croire qu'une nouvelle ère ne va pas s'ouvrir dans le monde ? Le bon droit, le droit international aura changé de côté ! Chaque État nucléaire, la France comme les autres, devra répondre de sa posture. Pourquoi n'adhèreraient-ils pas à cette nouvelle norme mondiale ? Pourquoi s'arrogeraient-ils le droit de rester en dehors du droit ?
Chaque citoyen de chaque peuple, dans chacun des pays nucléaires, sera en droit d'interpeller son gouvernement. Pourquoi restons-nous hors-la-loi ? Que fait-on pour créer les conditions, de sécurité, de coopération, de contrôle afin que notre pays rejoigne la communauté du droit ?
L'hypothèque Trump levée aux USA, le TIAN en vigueur, oui, 2021 devrait connaître de nouvelles opportunités politiques pour les peuples, les militants pour un monde de paix, de justice et de coopérations, afin de développer de nouveaux rapports de forces. Oui, s'appuyer sur l'idée de "2021 - année internationale de la paix et de la confiance" sera un puissant levier pour nous donner la force de sortir du trouble et des brumes de cette "annus horribilis" qu'a été 2020 !

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