Des centaines de victimes civiles innocentes israéliennes, après les attaques du Hamas, chiffre effroyable auquel répond dans une dérisoire balance, des centaines de victimes civiles palestiniennes. Demain, ce terrible décompte risque d’exploser en cas de blocus total et de bombardements de masse israéliens contre la population de Gaza.
Devant une situation aussi grave, il est temps de parler clair.
Il n’y a pas de « droit à une résistance militaire » face à l'occupation israélienne, sans respect du droit international humanitaire. Dans la cas de l’attaque du Hamas, quels objectifs militaires ont-ils été poursuivis ? Combien de militaires israéliens ont-ils été tués dans ces assauts ? Combien de postes militaires organes de représentation de l'autorité israélienne ont-ils été attaqués ? Combien de postes de lancement de missiles ont-ils été détruits ? Aucun. Le seul bilan de ces attaques a été le massacre de centaines de jeunes gens et de jeunes filles écoutant de la musique ; le massacre de dizaines de familles d’agriculteurs dans des fermes coopératives ; des actions visant uniquement à « terroriser » les populations civiles, ce qui est interdit par le droit international.
Le masque du Hamas est tombé : ce n'est pas une organisation de résistance palestinienne et il ne représente pas le peuple palestinien. Les résistants palestiniens, ce sont les paysans luttant pour garder le droit de récolter leurs olives, les villageois empêchant la démolition de leurs maisons par les colons fanatiques israéliens, ce sont toutes les associations palestiniennes qui agissent au quotidien pour faire vivre leurs villages en Cisjordanie. Ce ne sont pas les racketteurs du Hamas qui détournent une large partie de l’aide internationale destinée aux Gazaouis..
Continuer à parler de résistance militaire et politique à propos du Hamas est une faute politique qu'il faut arrêter de commettre.
Il y a deux urgences aujourd’hui. La première est d'empêcher qu'à un massacre injustifiable de civils israéliens réponde tragiquement un autre massacre tout aussi injustifiable, au regard du droit international, de la population civile palestinienne. On ne répond pas à des crimes contre l'humanité par d'autres crimes contre l’humanité. La loi du talion doit rester dans les oubliettes de l’histoire.
Il n'y a pas d’autres priorités pour les États membres du Conseil de sécurité que de répondre à l'appel du Secrétaire général des Nations Unies pour faire lever le blocus israélien contre la population civile Gaza, blocus qui est interdit par le droit international, afin d’empêcher la mort de milliers de victimes innocentes.
Il n'y a pas de démarche sélective à avoir et à choisir les « bonnes » victimes : une maman palestinienne qui vient de perdre son enfant équivaut à une maman israélienne qui vient aussi de perdre le sien, un jeune homme ou une jeune fille israélienne qui vient d'être massacré en écoutant de la musique équivaut à un jeune homme ou une jeune fille palestinienne tué à un barrage de l’armée israélienne.
La seconde urgence pour tous les citoyens et citoyennes du monde qui veulent qu’un jour, la paix règne en Israël et Palestine est de redoubler d'efforts pour la reconnaissance universelle de l'État de Palestine.
138 pays sur les 193 que compte l’ONU ont déjà effectué cette reconnaissance. Seules trois grandes puissances bloquent encore : les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. Notre pays avait, dans les années 2000, contribué de manière positive à faire avancer les processus de paix au Moyen-Orient. Aujourd’hui, la France refuse de reconnaître l'État de Palestine, sous prétexte d’attendre d’abord la mise au point de la solution diplomatique « à deux États ».
C’est une position hypocrite : au contraire, la reconnaissance universelle de l'État de Palestine permettra de débloquer la situation. Elle permettra les progrès des négociations pour créer deux États indépendants côte à côte avec Jérusalem comme capitale.
Il y a urgence à relancer la pression de l’opinion publique nationale envers le Président Emmanuel Macron pour qu’il reconnaisse, comme les 138 autres pays dans le monde, la République de Palestine, qu’il prenne des initiatives diplomatiques fortes pour relancer les négociations pour une solution « à deux États » afin qu’un jour, enfin, ces deux peuples puissent co-exister pacifiquement. Nous avons une responsabilité comme citoyen et citoyenne français, luttant pour la paix. Mais, pour cela, nous devons parler clair et avec détermination dans la situation actuelle.
Daniel Durand
10 octobre 2023
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