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jeudi 3 mai 2012

Vienne 2012 : la parole des ONGs (4)


Après l'interruption de la journée du 1er mai, la séance générale de la 1ère session préparatoire du TNP, à Vienne, s'est déroulée par la suite des interventions des pays non-nucléaires. De ce fait, le sentiment dominant de ces interventions était la frustration de ces délégations devant le piétinement des discussions sur le désarmement nucléaire des grandes puissances. L'Iran s'est placé dans le rôle du vertueux sur ce plan sans vraiment convaincre, bien que son représentant ait gardé le positionnement plus coopératif adopté lors de la rencontre à Instanbul en avril avec les représentants des six pays du groupe de contact sur son programme nucléaire civil.
L'illustration de l'impatience non-nucléaire est illustrée par la déclaration commune publiée par 16 pays qui reviennent sur les dimensions humanitaires de l'usage éventuel d'armes nucléaires telles que l'ont exposées notamment la Croix-rouge internationale et le Croissant rouge.
Ils rappellent que "l'utilité de ces armes de destruction massive face aux défis de sécurité traditionnels est contestée par de nombreux États aussi bien que par des experts de la société civile". Ils rappellent que ces armes ne doivent jamais être utilisées et que la seule garantie en est leur "élimination totale, irréversible et vérifiable".
Ils souhaitent que cette dimension humanitaire des conséquences de l'usage des armes nucléaires, de leur non-conformité au droit international humanitaire soit examinés plus précisément lors de cette conférence et lors des décisions de la future Conférence d'examen de 2015. Les mêmes préoccupations ont été exprimées l'après-midi lors des exposés faits par les représentants des ONG aux diplomates. Le maire de Nagasaki M. Tomihisa Taue, et un hibakusha ont rappelé la souffrance des victimes des bombardements de 1945. Les représentants du réseau ICAN (voir articles précédents) ont exposé la volonté de la société civile de voir avancer les négociations sur un traité, une Convention sur l'abolition complète des armes nucléaires.
Dans cette même journée, lors d'une conférence parallèle organisée par Abolition 2000 Europe, l'ancien ministre de la Défense français, Paul Quilès, a fait une intervention remarquée, en déclarant que dans le monde d'aujourd'hui, il fallait que "l'élimination des armes nucléaires soit le fer de lance d'un nouveau concept de sécurité internationale". C'est la raison pour laquelle il s'associe aux efforts des réseau Global Zero et des Maires pour la paix. Paul Quilès a présenté un ensemble de onze propositions d'actions que la France pourrait initier pour relancer le processus d'élimination des armes nucléaires. Ces propostions soit très concrètes, soit plus symboliques, inspireront, espérons-le, le nouveau Président de la République française qui sortira des urnes ce dimanche...



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